INTRAMUROS ET ... LE BUREAU DE L'IMMIGRATION !

Aujourd’hui, c’est Guillaume, un jeune français qui vit depuis plusieurs mois parmi nous, qui va écrire ce post ; il nous décrit son parcours afin d’aller faire renouveler son visa, à Intramuros, le Bureau de l’Immigration de Manille.

Encore merci à Guillaume de nous faire partager son expérience.

      Salut et bonjour à tous,

J’ai écris ça pour un ami qui a une page qui s`appelle `’barrez vous’` si tu veux le poster sur ton blog ca me dérange pas : ‘’vision d`un jeune con de 35ans qui s`est barré.  

Une journée parmi les jeepneys : VISA oblige ... arf 5h35 ... pillage intégral de youtube effectué,  je me sens un peu KO ...  heureusement que j`ai pas bu d`imperador (brandy bon marché très populaire ici, 1 euro la bouteille)… Je regarde sur ma gauche ... ma belle dort a poings fermés, se retourne comme une crêpe et repart dans les bras de Morphée ... bon, je peux pas dormir là maintenant, sinon c`est foutu pour le visa … j`ai pas envie de payer l`overstay (taxe injuste pour tout citoyen du monde qui se respecte et d`ailleurs pourquoi on a besoin de visa ... bref en 4 lettres. ...humm, pas mieux ... FUCK VISAS  +  immigration office).

Bon un petit reportage ça pourrait le faire, quoi de plus français qu`une bonne `’enquête exclusive`’ de M6, lol … Oh pitain et dire que si je fais un faux pas ici je me retrouve dans les gèoles filipinos, en mode médieval à me faire sodo... et tatouer sur le cul, pour ensuite me faire interviewer par Lavilardiere ... BRRrr.

Bon,  au moindre signe de vie de ma concubine je la dirige vers la case préparation de sa charmante personne en vue d`une sortie ... Préparation d`une jeune gazelle = 1heure / préparation d`un Onizuk@ = 15min.. et houai, sinon c`est les embouteillages de la mort façon Manila ... Préparation du sac : bouteille de flotte sortie du frigo, dans un sachet pour par inonder le sac a dos ... clefs ... iphone (oblige pour l`attente au immigration office). 

Le parapluie, parce que en ce moment ça passe du soleil a la piscine qui te tombe sur la tronche en 1min ... les chaussures (corps étranger au même titre que les chaussettes), tenue correcte exigée pour entrer là bas ... futal + chaussures ... au pire tu peux louer ça aux petits malins qui squattent a l`entrée pour kelk pesos ... mais bon.

Alle c partit ... humm t`es jolie ma chérie avec ta petite jupe (smile + bisous et gooo). On sort du compound, au passage un signe aux gardiens (avec le sourire)! et oui quand tu vis ici tu souries, les gens te sourient, les jolies filles et les moches lol.. te sourient) et go pour retirer des tunes. ATM (distribank) dead ... bon on tente a Bayan ... Bayan center. super vivant, marché, jeepney’s pour aller partout ...avec le type qui annonce bien fort les destinations à qui veut, pour kelk pesos du chauffeur ...

Après un pti moment a cuire o soleil (7h30 du mat) on s`engouffre dans un jeepney.. Je sais pas pourquoi, mais à chaque fois mon esprit s`envole a la vue du spectacle de la rue qui défile au fur et a mesure qu`on progresse dans notre périple ... comme si cté la première fois ... ce pays je tenterai d`en faire une synthèse peut-être un jour mais c un mix tellement complexe ... plein de contradictions pour mon esprit occidental ...

1er arrêt, pti stand avec toron (bananes plantin frite dans une feuille de brique) pour la miss et lumpia (genre de gros nems facon pinoy = filipino) pour ma gueule . Isang winston pwede (1 clope winston siouplai), 2 pesos! Oki lang kuya (ok mon frère) et go pour chopper le 2eme jeepney pour aller a l`immigration bureau ... un peu plus profond dans Manila ... un peu plus de vie, d`agitation.. agitation calme et paisible ... une fourmilière qui s`active de manière tranquille ... pas une agitation façon Paris ou France en général, pleine de stress et de gens qui font la gueule ... le bordel, mais kool.  

Encore 15min a cramer au soleil avec mon futal ( VISA JE TE HAIT), mais bon c bon ce soleil sur la tronche ... le vieux à moitié aveugle nous fait signe que le prochain c pour nous ! Cool, go avant que ça soit plein ... go tout droit et à gauche ... les stands en bois qui ont l`air d`avoir 100 ans, blindés d`ananas et de mangues ...

Dommage qu`on puisse pas faire un stop p encore un virage et on est sous les ponts ... les gamins des rues qui dorment et couchent sur le bord du trottoir ou qui se balancent de l`eau à la tronche et s`amusent … ou tendent la main pour kelk pesos ...

Je m`y fais pas , ca fait mal au cœur de voir ça et je peux pas m`empêcher de nous détester dans notre monde `’moderne’` et suffisant ...et le mettre en parallèle avec ce que j`ai sous les yeux ici ... les conversations des gens moyens, voire moyenâgeux, qui jugent le monde sans même avoir essayer de le voir sont la dans une bulle malfaisante au dessus de ma tête ...

Coup d`esprit rotatif pour faire fuir ses pensées négatives et coup de mouchoir sur mon front pour absorber la sueur … enfin arrive, dernier défi,  passer les gardes sans mettre mes pompes ... ça passe, kool ... Ici si t`es pressé t`es mort ... donc prend le pli et sourire au branleur qui va te demander d`attendre 1 heure après t`avoir présenté le ticket avec un beau `’express lane’` à 1000 pesos, duquel il vaut mieux que tu ne cherches pas le sens ... bouffe  +  attente  +  retour.

Sans oublier de vérifier qu`ils ont bien mis le tampon, et oui ça serait con de payer 10euros pour chaque jour sans tampon en mode overstay, hein ?!

Retour dans le compound, terrain de basket vide ! Koool pas de match, on s`en va jeter nos futals pour un bon vieux short. Bonheur!! Les gamins qui s`agitaient sur le terrain de jeu a côté du terrain de basket sont tout content, kuya (frere) a ramené sa balle!

Petite parenthèse pour dire a quel point les gamins ici sont adorables et polis, respectueux et souriants (et oui encore, mais c comme ca ici) ... traditions basket pinoy oblige, je shoot une fois et le gamin me renvoit la balle, isa pa (encore une), ici tu shoot deux fois et après c au tour de celui qui choppe la balle au rebond.

Une vraie passion et le sport national ici. Même au milieu de la jungle il y a un panneau de basket. Encore un truc qui fait que j`aime ce pays  une pause clope électronique, et un type sympa vient faire la conversation, me parler de son île et de sa rencontre avec un français installé sur son île natale.

‘`J`ai vraiment vu le bonheur chez ce français, le plus marrant c ses enfants avec leur yeux bleus qui parlent parfaitement mon dialecte me dit-t-il avec un grand sourire, ils nous kiff quand on les kiff, ils comprenent pas trop pourquoi on reste ici et en même temps ils aiment ça,’’ sur ce c le moment d`aller se manger un peu d`issaw (intestins de poulet grillés au bbq à tremper ds un mélange vinaigre + piment + oignons), j`adore!!!

Ce pays me touche, je commence a peine à le comprendre, et j`ai encore faim de ses 7107 iles!

Intramuros

Intramuros, cela veut dire entre les murs.

En 1571, après plusieurs mois de guerre, les natifs furent défaits et les Espagnols conclurent un pacte de paix avec les conciles des tribus de Rajah Sulaiman III, Rajah Lakandula et de Rajah Matanda. Les natifs cédaient par ce pacte Manille aux Espagnols.

Legazpi, le commandant en chef de l’expédition espagnole déclara Manille nouvelle capitale de la Colonie le 24 juin 1571. La construction des murs de la nouvelle ville, Intramuros donc, commença en 1590 et se poursuivit sous de nombreux Gouverneurs Généraux jusqu’en 1872.

Le Gouverneur Général Juan de Silva renforça les fortifications en 1609, fortifications qui furent de nouveau renforcées par Juan Niño de Tabora en 1626, puis par Diego Fajardo Chacon en 1644.  

Les  murs défensifs d’Intramuros sont de formes irrégulières, ils suivent le contour de la baie de Manille et la courbure de la rivière Pasig.
Les remparts protègent une surface de 64 hectares de terre, ils ont une hauteur de 6,70 mètres et comprennent un fort, des créneaux, des bastions, des contreforts, des redoutes et des courtines. Le chemin de ronde permettait de faire le tour complet des remparts.

Le système de défense était complété par un fossé intérieur et de larges douves remplies d’eau à l’extérieur.

L’on trouve sept bastions, dans le sens des aiguilles d’une montre : Tenerias, Aduana, San Gabriel, San Lorenzo, San Andres, San Diego et Plano.

Dans le fort Santiago l’on trouve également des bastions à chaque coin de ce fort triangulaire : Santa Barbara, San Miguel et San Francisco.

Avant la colonisation américaine, l’entrée de la ville se faisait par huit portes toutes équipées de pont-levis. La ville était close de vingt-trois heures et ce jusqu’à quatre heures.

Ce n’est qu’à partir de 1852, suite à un violent tremblement de terre, que les portes resteront ouvertes la nuit.

En décembre 1941 l’Armée Impériale japonaise envahit les Philippines.
En janvier 1945 débute la bataille pour la libération de Manille.
Les 30.000 soldats japonais qui défendaient la ville se réfugient dans Intramuros ; il sera difficile de les en déloger.

Le Général MacArthur, bien qu’opposé au bombardement de la cité, approuvera finalement la destruction de la ville par les bombes et les obus.

16,655 soldats japonais vont y laisser la vie.

Durant la bataille de Manille, du 3 février au 3 mars 1945, environ 100.000 philippins, hommes, femmes et enfants vont mourir, dans ce que l'on nomme ''le massacre de Manille''.

A la fin de la seconde guerre mondiale, pratiquement toutes les structures d’Intramuros ont été détruites. Seule l’église de Saint Augustin, bien qu’endommagée, reste debout.

Une grande partie de la ville et maintenant restaurée ou reconstruite.

Les douves, comblées en partie par les Américains, sont de nos jours un terrain de golf fameux.

Expériences et anecdotes avec le Bureau de l’Immigration sont les bienvenues.

Avis, critiques et commentaires, comme d’habitude …

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