lundi 2 juin 2014

''VIGILENTS'' ... DAVAO CITY ET SÉCURITÉ !

Je reçois un mail d’un lecteur, mail dans lequel il me demande quels sont, à mon avis, les meilleurs endroits pour vivre sur l’archipel. 

C’est un sujet que j’ai abordé à plusieurs reprises et je ne souhaite pas m’étendre à nouveau sur la chose.  Néanmoins, et c’est surtout le passage qui m’a le plus intéressé, ce lecteur, à la fin de son message, indique : ‘’surtout pas sur l’île de Mindanao, c’est beaucoup trop dangereux’’.



Sur mon blog ‘’expat aux Philippines’’, mon dernier billet parle de la sécurité aux Philippines, le titre exacte étant ‘’Reparlons sécurité aux Philippines’’  http://expatauxphilippines.blogspot.com/2014/05/reparlons-securite-aux-philippines_28.html

Dans ce billet je parle de la sécurité en général, sur l’ensemble de l’archipel, sans vraiment insister sur une région, une province ou une ville. Aussi souhaiterais-je maintenant vous donner des informations par ville, voire par province et, suite à une information qui m’est parvenue il y a quelques jours, je vais commencer par la ville de Davao City.

Pour ceux d’entre vous qui suivez mes blogs, vous savez que mon épouse est originaire de cette ville. Nous nous y rendions régulièrement il y a encore quelques années, moins souvent ces derniers temps, deux fois en 2013 pour vous donner une idée.

Davao City, en Cebuano Dakbayan sa Dabaw et en Filipino Lungsod ng Dabaw.
C’est la troisième métropole la plus peuplée du pays avec une population de 2, 26 millions d’habitants, après Metro Manilla 11, 860 millions et Metro Cebu 2,55 millions. 

Avec une surface de 2.444 kilomètres carrés, c’est la municipalité la plus étendue de l’archipel.
En 2010 Davao City, la ville, comptait 1.449.296 habitants, la quatrième ville la plus peuplée des Philippines.

Le maire actuel de Davao City, Rodrigo R. Duterte, est un homme de loi de 68 ans qui possède une longue expérience  en politique. Son père Vincente G. Duterte était Gouverneur de province.


Elu maire adjoint pour la première fois en 1986, il a été élu maire en 1988, réélu en 1992, puis en 1995.
Congressman de 1998 à 2001, il a de nouveau été élu maire en 2001, réélu en 2004 et 2007.
Ne pouvant pas être réélu en 2010, c’est sa fille Sara qui devient maire, Rodrigo se contentant de la place de maire adjoint.  

Avant sa première élection en tant que maire adjoints, la ville de Davao ressemblait à la majorité des villes philippines en ce qui concerne la délinquance et la criminalité.
Depuis les choses ont bien changé.

Je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises, pour moi Davao est l’une des villes les plus sûrs de l’archipel.

Je viens d’en avoir confirmation il y a quelques jours ; Davao est considérée comme la quatrième ville la plus sûr au monde ! Oui, vous avez bien lu la quatrième ville la plus sûr au monde.

Oh, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait plus aucun crime dans la ville, mais ceux-ci se comptent sur les doigts d’une main. L’année dernière, alors que des kidnappeurs étaient en train de négocier le montant de la rançon de leur victime, une confrontation avec la police locale s’est terminée par la mort de trois des kidnappeurs. À la suite de quoi, le maire a invité les criminels à aller jouer en dehors de sa ville, faute de quoi…

Pourquoi Davao City est-elle devenue la ville la plus sûr des Philippines.


Il y a peut-être une quinzaine d’années de cela, l’on a commencé à retrouver quelques personnes exécutées, ici est là, dans la bonne ville de Davao. Toutes ces personnes étaient connues des services de police pour différents méfaits, vente de drogues, viols, vols, escroqueries diverses.

L’on retrouvait en général leurs cadavres dans des endroits déserts, des terrains vagues, des parcs, des rues isolées et tous portaient, attachée par une corde passant autour du cou, une pancarte sur laquelle était inscrit : Drug Pusher, ou rapist, ou thief, ou murderer, etc. Ce qui veut dire en bon français, revendeur de drogue, violeur, voleur, assassin. En fait le motif qui leur avait valu de terminer ainsi leur vie, généralement de nuit et dans un endroit désert. 

À noter que toutes ces pancartes étaient signées d’un mystérieux groupe ‘’the vigilents’’, les vigilents.  

Il devint rapidement évident qu’un groupe rodait dans la ville, qu’il punissait de mort ceux qui contrevenaient sérieusement à la loi et que, apparemment ce groupe ne plaisantait pas. La nouvelle a rapidement fait le tour de la ville et le taux de criminalité, au fil des cadavres ‘’pancartés’’ retrouvés,  a rapidement diminué pour tendre vers zéro.

Il y a bien eu quelques desperados qui ont essayé de passer à travers les mailles du filet, mais les vigilents semblaient être bien renseignés.

Aux Philippines, le bénévolat est une chose inconnue… ou presque.
Ce qui veut dire qu’il y avait un commanditaire, quelqu’un qui payait ces groupes, car il devint évident qu’ils étaient plusieurs à agir ainsi.

Étonnement les Vigilents sont apparus après qu’un nouveau maire ait été élu. D’après ce que dit la rumeur, il s’agirait d’anciens policiers et militaires qui composeraient ces groupes, car ils existent encore de nos jours, bien qu’ils se trouvent désormais pratiquement au chômage. 

Il ne s’agit pas d’escadrons de la mort faisant régner la terreur auprès des populations, mais plutôt de sortes de groupes d’auto-défense, chargés de protéger les populations locales des criminels qui pourraient y rôder.

Et cela fonctionne, non seulement les crimes sont devenus de plus en plus rares, mais les gens n’ont plus peur de sortir la nuit. Les jeunes filles osent se promener seules, les enfants ne risquent plus de se faire enlever, les vieux de se faire dépouiller, les magasins de se faire braquer. Les habitants de Davao City se sentent désormais en sécurité.

Il serait peut-être bon d’en parler, d’en toucher un mot, à C. Taubira.
Les vigilents, ou comment dégorger tribunaux et centres pénitenciers.

Le modus operendi est des plus simples :
L’on avertit la personne une première fois, sans frais et à la première récidive… adieu l’ami, je t’aimais bien. Parfois, meurtriers et violeurs ne bénéficient pas du premier avertissement, le couperet tombe direct.



Trêve de plaisanterie, ce système peut mener à bien des dérives et il semble difficile à mettre en place  dans un cadre légal.

Davao City, malgré sa superficie et son importante population, c’est encore une ville de province. Pas de grands buildings, pas de grattes-ciel comme à Manille, pas d’endroits comme le Fort, Makati ou Mandaluyong. Ce qui n’empêche pas les embouteillages d’y être omniprésents.

Davao, c’est également la première ville du Sud-est asiatique à avoir mis en place le 911.
Un numéro d’appel d’urgence qui est relié à la police, à un service médical avec des ambulances ainsi qu’avec les pompiers.

Donc il y a des embouteillages à Davao, mais il y a également des policiers chargés de la circulation qui font respecter la loi. Les personnes qui roulent en motocyclette sans casque se verront infliger une amende et ne pourront entrer dans les limites de la ville ; en fonction des quartiers la vitesse de circulation va être limitée à 30, 40 ou 60 kilomètres heure et des officiers de police équipés de contrôleurs de vitesse sont chargés de faire respecter cette dernière. 

De nuit, un véhicule dont l’éclairage n’est pas conforme sera immobilisé, etc.
Il y a également des policiers qui se tiennent à des points stratégiques de la ville pour faire respecter les règles de circulation et décourager les éventuels criminels. La présence policière est bien visible à Davao City.  

Les pétards et feux d’artifice sont interdits à Davao, même pour la célébration du nouvel an.
Davao est également la plus verte et la plus propre des villes urbanisées philippines, de plus il y est interdit de fumer dans les lieux publics.



Mon but, en rédigeant cet article, est de faire comprendre à ceux qui ne connaissent pas, ou pas bien l’archipel, que les Philippines ne sont pas un pays particulièrement dangereux, qu’il est possible d’y vivre et d’y voyager en sécurité, même sur l’île de Mindanao.

Dans la mesure du possible, éviter tout de même la partie extrême sud-ouest de l’île, où subsistent toujours quelques problèmes qui pourraient compromettre votre sécurité.
Disons qu’il pourrait s’avérer judicieux, en prenant large, d’éviter la partie située à l’ouest d’une ligne Iligan / Cotabato City.   

Davao est la ville la plus sûr des Philippines, celle où le nombre de crimes pour 100.000 habitant est le plus faible et pourtant, Davao City se situe sur la grande île de Mindanao, de plus tout au sud de cette dernière.


J’ai des amis qui vivent sur Mindanao, que ce soit à Général Santos, Tagum, Mati, Bislig, Surigao, Butuan, Cagayan de Oro ou Iligan. Je vais leur demander de me faire un petit topo sur la sécurité dans leurs villes et provinces et je ne manquerai pas de vous tenir informé de la situation dans ces différents endroits. 

Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

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