L'armée
américaine a annoncé, le déploiement de trois bombardiers furtifs à long rayon
d'action B-2 pour des exercices dans la zone Indo-Asie-Pacifique, au moment où
les tensions redoublent sur la péninsule coréenne.
«Des
évènements récents démontrent le besoin persistant d'avoir une force aérienne
crédible et cohérente dans toute la région Indo-Asie-Pacifique», a déclaré le
général Lori J. Robinson, commandant de l'US Air Force pour le Pacifique.
Compte tenu
des contraintes imposées par la maintenance de ces appareils, deux seules bases
peuvent être envisagées : Andersen Air Force Base sur l'île de Guam dans
l'océan Pacifique et Diego Garcia dans l'océan Indien.
«Comme tous
les avions militaires dans la région, les B-2 ont déjà volé et continueront de
voler dans l'espace aérien international, en accord avec les règlements
internationaux», a déclaré le capitaine Ray Geoffroy, un porte-parole de l'US
Air Force dans la zone Pacifique.
«Ces missions
de routine permettent à nos équipages de continuer à maîtriser une série de
compétences, dont les capacités de combat, le commandement, la coordination, et
la familiarité avec la zone d'opérations», a-t-il ajouté.
Le Northrop
B-2 Spirit, également surnommé Stealth Bomber, est un avion bombardier de l’US
Air Force (USAF) développé par l’avionneur américain Northrop durant la guerre
froide. Avion emblématique des ailes volantes, le B-2 Spirit est l’un des plus
célèbres avions furtifs. Présenté comme le plus performant au monde dans sa
catégorie, il est propulsé par quatre turboréacteurs GE F118 d’une poussée
unitaire de 77 kN et dispose de deux soutes pouvant recevoir une charge maximale
théorique d’environ 35 t.
Le B-2 Spirit
est également l’aéronef le plus onéreux du xxe siècle avec un coût global
unitaire (recherche, développement et essais inclus) estimé à 2,2 milliards de
dollars US en 1998. C’est une des raisons pour lesquelles sa conception fut
sujette à controverse au Congrès des États-Unis et parmi le Joint Chiefs of
Staff. Alors que 132 exemplaires devaient initialement être construits, seuls
21 le seront, ce qui explique en partie leur coût unitaire.
Northrop est
responsable de la construction de la section avant et du cockpit, Boeing de la
partie centrale-avant et de la section extérieure, et Vought produit la section
médiane du fuselage ainsi que les pièces en aluminium, en titane et en
matériaux composites. Environ 80 % de la masse du B-2 Spirit fait usage de
matériaux composites, notamment du graphite/époxyde pour la structure en nid
d'abeilles – réalisée par la filiale américaine de l’entreprise Saint-Gobain –
destinée à absorber les ondes radar.
Le Northrop
B-2 Spirit est propulsé par quatre turboréacteurs double flux General Electric
F118-GE-100 sans postcombustion, dérivés de la famille F110 qui équipent les
Rockwell B-1B, Grumman F-14, McDonnell Douglas F-15 et General Dynamics F-16,
d’une masse à sec unitaire d’environ 1 450 kg et d’une poussée maximale de 84,5
kN11. Pour réduire sa signature infrarouge, les gaz d’échappement des réacteurs
sont évacués par des tuyères en forme de « V » montées au-dessus et en retrait
pour masquer ces sources thermiques aux détecteurs terrestres. De l’acide
chlorofluorosulphonique, dérivé de l’acide sulfonique, est par ailleurs injecté
dans le sillage d’échappement pour empêcher la formation de traînées de
condensation. Le bord d’attaque en flèche (33°) et le bord de fuite en dent de
scie piègent pour leur part les ondes radar.
Le B-2 est
capable d'emporter jusqu'à 80 bombes classiques Mk82 de 227 kg, mais il est
trop précieux pour être utilisé comme simple « camion à bombes ». Un exercice
impliquant le largage en une seule passe de 22 secondes de 80 bombes de 227 kg
« intelligentes » JDAM guidé par GPS sur une zone étendue avec une précision de
10 mètres a lieu le 10 septembre 2003 avec succès à Hill Air Force Base, dans l'Utah21.
Pour les missions stratégiques avec armement tiré à distance de sécurité, il
emporte 16 missiles de croisières AGM-158 JASSM22. Son cahier des charges
d'origine prévoyait qu'il pouvait emporter aussi l'AGM-129A mais ce missile ne
semble pas avoir été mis en place sur le B-2 avant le retrait du service de ce
type de missile en 2007, ainsi que le AGM-131 SRAM II dont le développement est
arrêté en 1991 ou le AGM-137 TSSAM furtifs dont le programme fut stoppé en
1994.
Le B-2 peut
également emporter 16 bombes nucléaires lisses B61 et B83, soit 16 bombes
conventionnelles Mk84 de 908 kg, ou 80 bombes Mk82 de 227 kg, ou 80 mines
marines Mk62, ou des GBU-37 de 4 700 kg, dites « bunker buster », destructeurs
de bunkers, ainsi que diverses autres munitions, telles des bombes à
sous-munitions, comme la bombe MOP (Massive Ordnance Penetrator), qui pèse 13,5
t et permet de traiter des objectifs durcis. Un nombre non précisé de B-2 est
capable de transporter deux de ces bombes MOP dans ses soutes latérales pour
des missions de combat depuis la réception de ces munitions en septembre 2011
mais il est à supposé que son autonomie est réduite lorsqu'il est armé de ces
bombes gigantesques.
Le point noir
du B-2 est le fait qu'il est difficilement déployable en raison de la fragilité
de son revêtement antiradar, ce qui lui interdit de stationner à l'extérieur de
ses hangars trop longtemps. Des hangars démontables pressurisés connus sous le
nom de B-2 Shelter System [B2SS] Extra Large Deployable Aircraft Hangar Systems
ont été créés pour surmonter cette difficulté à partir de 1999 ; ils coûtent
entre 2 et 2,5 millions de dollars pièce et nécessitent 29 sorties de C-130
pour leur transport.
Sa
maintenance courante a été longtemps impossible en dehors de son unique base de
Whiteman à cause des soutiens logistiques très spécifiques qu'il nécessite et
qui n'étaient disponibles que sur cette base jusqu'à la création de ces hangars
démontables et la construction sur les bases de Andersen Air Force Base sur
l'île de Guam dans l'océan Pacifique, de Diego Garcia dans l'océan Indien et de
la base de la Royal Air Force de RAF Fairford (en) en Angleterre de bâtiments
pouvant le recevoir.
Le maintien
en condition des 21 appareils et leur modernisation coûte en moyenne près de
700 millions de dollars par an. Chacun des engins vaut entre deux et trois fois
sa masse en or.
Donc après
les croiseurs Aegis, les sous-marins qui pullulent dans les mers environnantes,
voici maintenant les bombardiers et ils sont tous « Nuke ».
Souhaitons qu’il n’y ait pas un abruti qui appuie un jour sur le bouton… nous
risquerions d’être aux premières loges ou au minimum dans les fauteuils d’orchestre.
Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.
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