mercredi 25 novembre 2015

MOTEUR DIESEL ... AUX PHILIPPINES !

Moteur diesel, vous connaissez ?

Oui, non ? Moi non, tout du moins jusqu’à ces dernières semaines je ne connaissais pas, ou si peu.
Oui, comme tout le monde j’avais quelques notions de comment cela pouvait fonctionner ; pompe d’injection, compression très forte induisant une température très importante qui conduit à l’explosion et c’était à peu près tout.


Vous allez me demander pourquoi je vous parle du moteur diesel, alors que je vis aux Philippines et que de ces moteurs l’on en trouve dans le monde entier. Tout simple, surtout si vous suivez un peu mes blogs et que vous avez lu mon billet  « Sea Test… pour la Bangka araignée ». ICI

En effet la Bangka dont je viens de faire l’acquisition est équipée d’un moteur monocylindre diesel, la copie conforme chinoise d’un Yanmar L 60. N’y connaissant rien, comme je vous l’ai déjà dit, j’ai fait appel à un connaisseur, le « spécialiste » en la personne du ‘’Kaiser’’, un ami allemand qui vit non loin de là.
Oui mais le ‘’Kaiser’’ s’est contenté le jour du test de s’asseoir, la main gauche cramponnant un des mâts, la droite comme vissée à son parapluie lui servant d’ombrelle. La chochotte n’aime pas les rayons ardents de l’astre du jour. Au bruit, Monsieur marchait au bruit et après s’être fait promener et bercé durant une heure et demie il m’a déclaré : « Il a l’air de fonctionner correctement ». Il faut dire à sa décharge que la mer ce n’est pas vraiment son truc et que le soleil il n’aime pas ; il souhaite rester blanc pour ces dames, voire pour ses Dames.

Quant à savoir comment il faut démarrer ce moteur, il n’en avait aucune idée ; il était loin de l’action et n’a jamais regardé comment opérait le patron de la barque. Pour ma part j’ai bien noté comment le patron enroulait la corde autour du lanceur et hop, d’un mouvement ample, mais néanmoins sec et puissant, tirait sur ladite corde.


Pour moi aucune différence entre le démarrage de ce moteur diesel et celui des Briggs & Stratton ou Robin que j’ai eu par le passé. Et Dieu sait si j’ai tiré sur la ficelle !

Dans les jours qui ont suivi le test, le Kaiser est revenu avec quelques informations glanées sur le net.
Il y aurait une manette de décompression afin d’aider au démarrage et il faut mettre le ‘’Governor’’ en position start. Oui, très bien, mais où se trouve la manette de décompression ? Il n’y en a pas sur mon engin ! Enfin il n’y en a plus. Et le ‘’Governor’’ en position strart, comment deviner il n’y a plus aucune indication ?

Pour ce qui est de la manette de décompression nous faisons un tour à Manille avec l’ami Ben. J’ai une petite idée de l’endroit où il doit être possible de trouver un cache-culbuteur, cache-culbuteur sur lequel se trouve cette fameuse manette. Donc direction Quiapo, l’endroit où l’on trouve tout ou presque, un samedi en début d’après-midi. Mon intuition, confirmée par le Kaiser, était bonne et c’est dans Evengelista Street que je vais trouver mon bonheur après des heures de recherches infructueuses.

Retour à Ternate et le lendemain, démontage de l’ancien cache, mise en place du nouveau après la confection d’un joint silicone. Après plusieurs (nombreux) essais de mise en route restés infructueux,  je me dis qu’il doit bien y avoir dans les environs quelqu’un qui sait comment démarrer un moteur diesel. Au bruit des barques qui passent sur la rivière, je sais qu’il y a ici d’autres moteurs diesel. Je me renseigne et plusieurs personnes vont monter à bord, toutes des spécialistes, à les entendre tout du moins. En fait des spécialistes de tout et de rien.


Et c’est en partie là où je souhaitais en venir : ‘’la grande majorité des Philippins sont des spécialistes, sans véritable spécialisation’’. De plus comme le Philippin est extrêmement serviable, il veut et va à tout prix chercher à vous aider. Très souvent pour rien, car quand il faut un véritable spécialiste, il faut un véritable spécialiste, pas un bricolo. C’est très souvent le cas quand par exemple vous avez besoin d’un plombier, d’un électricien, d’un menuisier, voire d’un électronicien. Le Philippin n’osera jamais vous dire : « No, sorry, je ne connais pas », cela aurait tendance à le dévaluer, à le rabaisser, à ses yeux tout du moins.

Donc quatre ou cinq personnes, toutes des spécialistes, se sont essayées à démarrer ce moteur qui refuse toujours de prendre vie. Avons distribué quelques pesos et offert quelques shoots, il ne faut jamais décourager les bonnes volontés, mais rien n’y a fait.

Je me dis qu’il est peut-être temps de partir à la recherche d’un véritable spécialiste.

Depuis plusieurs jours j’ai remarqué, ancrées non loin de là, plusieurs Bangka similaires à la mienne. Il faut dire que ce type de barque n’est pas  commun à Ternate, ce sont des barques de style ‘’Visaya’’. La mienne vient de Masbate, une île qui se situe à environ quatre cents cinquante kilomètres au sud de la Baie de Manille. Un voyage de plus de cinq cents kilomètres qu’elle a été effectué diurne en un peu moins de trois jours.


Quelque trois cents mètres en longeant la digue et j’arrive à un endroit où se trouvent une quinzaine de barques locales, ainsi que deux Bangka Visaya qui, trop grandes pour être mises au sec sur un ponton de bambous (Barahan), se trouvent ancrées à quelques encablures. À un gars qui se trouve sur la digue je demande si les deux ‘’Bangka Visayan’’ sont équipées de moteurs diesels. Il interpelle un des équipages qui se trouve à bord de l’une d’elles, transmet ma demande et il lui est répondu par l’affirmative. 

Je précise que l’échange entre le gars rencontré et l’équipage se fait en Visaya et de plus en un certain Visaya. Ce qui est un peu normal, dans la mesure où de nombreux habitants de cette partie de Ternate sont des immigrés en provenance des îles du Sud. De ce fait les nouveaux arrivés se sont automatiquement rapprochés de leur communauté, de ceux qui parlent le même langage qu’eux.  Je ne comprends pas tout, en fait presque rien.

J’explique à mon gars que je viens d’acheter une Bangka comme celle de l’équipage interpellé, que cette Bangka se trouve ancrée à trois cents mètres en amont et que je suis incapable de démarrer le moteur diesel. De ce fait je recherche un ‘’Spécialiste’’ qui pourrait m’aider à faire démarrer ce P…. de moteur. Argument massue, j’ajoute qu’il y a trois cents pesos à la clé pour qui fera démarrer ce moteur. L’argument massue n’a pas frappé, l’équipage répond qu’il n’est pas qualifié.

Non loin de là se trouvent un père et son fils occupés à ranger des filets de pêche dans leur barque.
Ils ont suivi la conversation entre l’homme de la digue et l’équipage de la Bangka et me font savoir qu’ils connaissent quelqu’un qui devrait pouvoir m’aider. Nous faisons quelques dizaines de mètres et là le père appelle quelqu’un qui doit se trouver dans une des maisons sur pilotis accolées à la digue. Surprise, qui vois-je descendre d’une échelle de bambou, Boy, Boy G., un personnage local et sympa que je connais de longue date.


Il s’est occupé, il y a déjà pas mal d’années, de réparer une de mes ‘’Bangka’’ qui présentait quelques fuites au niveau de la coque.

Après quelques brèves explications il s’avère que Boy n’est pas compétent, mais il connaît le spécialiste qui pourra me dépanner. Ce spécialiste du nom de Barry, Larry, ou Dary, vit du côté de River Side.

C’est le père pêcheur, toujours accompagné de son fils, qui va me montrer le chemin et je le suis. Père et fils sont pieds nus, mais vont néanmoins me mener dans un nouveau quartier de Sapang, là où devrait demeurer Barry, Larry  ou Dary. Nous effectuons quatre à cinq-cents mètres dans des ruelles tortueuses, un quartier où je n’ai encore jamais mis le pied. Étonnant comme ce quartier s’est transformé durant ces dernières années, passant de rizière inondées à zone de squatters. 

Une rue principale cimentée et de nombreux chemins de traverse qui s’enfoncent en direction de la rivière. Pas la rivière principale, pas celle où se trouve ma barque, juste un de ses affluents que l’on nomme « Gapan River », en fait plus un ruisseau qu’une rivière, mais qui peut rapidement se transformer en un torrent furieux lors de fortes pluies ou du passage d’un typhon.

Un appentis sous lequel cuisines trois femmes, une grand-mère installée dans un fauteuil et des gamins, de nombreux gamins qui jouent dans la ruelle. Oui, l’homme que nous cherchons demeure bien ici, mais il est parti livrer une bangka du côté de Nasugbu et ne devrait pas être de retour avant quinze heures. Comme il est dix heures trente je décide que je repasserai vers seize heures. Après m’avoir proposé de m’asseoir, la grand-mère, qui parle à peu près anglais, me fait savoir qu’en fait Garry, Larry ou Dary, n’est pas parti pour Nasugbu, mais pour Papaya. Un barangay que je connais et qui en fait se situe à une quarantaine de kilomètres par la mer, entre Ternate et la ville de Nasugbu.


Alors que nous nous apprêtons à faire demi-tour, je vois mon pêcheur, toujours accompagné de son fils, se rendre dans une maison voisine. Je les suis, mais en restant à l’extérieur, ces habitations faites de parpaings bruts et couvertes de tôles ondulées sont de véritables fours, de quoi y cuire un ‘’Foreigner’’ en quelques minutes.

Et l’on me propose à nouveau une chaise pour m’asseoir, ce que je refuse gentiment en faisant savoir que je ne suis ni ‘’pagod’’ ni impotent. Autour de moi, des balances de Bangka, une ébauche de coque, des mâts sculptés, nous sommes sans aucun doute dans le sanctuaire des artistes fabricants et réparateurs de barques.

Mon pêcheur me présente un gars d’une quarantaine d’années, pas toujours facile de leur donner un âge, qui devrait pouvoir résoudre mon problème du moteur diesel qui refuse de démarrer.
Une cinquantaine de pesos pour le pêcheur et son fils, il faut toujours encourager les bonnes volontés et me voilà parti avec un nouvel accompagnateur en direction de l’endroit où se trouve ma barque. Lui aussi est avec son fils, ou ce que je pense être son fils, un gamin d’une quinzaine d’années.

Ils montent à bord, rapide inspection de l’engin et diagnostic : «I l n’y a pas de compression ».
Contrôle de l’huile… il en manque ! Donc je me rends à la plus proche station d’essence afin d’acheter un litre d’huile ‘’Spéciale diesel’’. À mon retour le cache-culbuteur et démonté, celui que nous avions juste installé avec Ben la veille. Où ont-ils récupéré les outils nécessaires ?


Le ‘’Spécialiste’’ fait tourner le moteur à la main, à la recherche de la compression.
Ma pâte servant à faire les joints ayant ‘’disparu’’ de mon sac, je me rends au plus proche ‘’Hardware’’ afin d’y faire l’achat d’une pâte silicone ‘’Gaskett Maker’’. La compression semble maintenant être là et mon spécialiste lance le moteur qui démarre au quart de tour. Oui, mais sans le cache-culbuteurs et nous sommes arrosés de gouttelettes d’huile servant à la lubrification. Bonjour ma chemise hawaïenne.

Le problème semble venir du système de décompression et le nouveau cache-culbuteur ne semble pas être exactement à la bonne dimension. Remise en place de l’ancien cache-culbuteur après fabrication d’un joint et adjonction de pièces provenant du nouveau cache. Et cela fonctionne parfaitement, six fois de suite mon ‘’Spécialiste’’ fera démarrer le moteur au premier coup de lanceur.

Le lendemain je pourrais enfin savourer une première petite balade en mer.
Mais ceci est une autre histoire, peut-être dans un autre billet.

Donc, pour ceux qui vivent au pays des 7.107 îles, pour ceux qui songent à nous rejoindre sur l’archipel, lorsque vous faites appel à un ‘’Spécialiste’’, assurez- vous bien qu’il s’agit vraiment d’un ‘’Spécialiste’’.
Le Philippin est extrêmement gentil et serviable, il cherchera par tous les moyens à vous faire plaisir, à prouver qu’il s’intéresse à vous et à vos petits problèmes, mais si vous avez besoin réellement d’un professionnel… ceci peut-être une autre histoire.


Ne pas pouvoir vous venir en aide est pour un Philippin comme perdre la face, aussi bien pour lui que pour les autres Philippins. Donc la plus grande méfiance est de rigueur, tout en restant reconnaissant à la volonté qu’ils ont de nous aider, soyons et demeurons vigilants.

Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

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