Réparation aux Philippines.
Il y a de cela deux ou trois mois maintenant, en prenant ma
petite motocyclette un matin, j’ai ressenti une drôle d’impression au
démarrage. Mais comme la chose n’a pas duré, je ne me suis pas inquiété outre
mesure.
Au fil des jours il m’a semblé que la chose s’amplifiait, en
fait comme une sorte de flottement de la direction au démarrage et à très basse
vitesse. Dès que j’accélérais quelque peu, dépassant les vingt kilomètres
heure, la sensation de flottement disparaissait. J’ai donc effectué quelques
contrôles. Les écrous qui tiennent la roue, le frein à disque, démontage de la
carrosserie pour accéder au guidon, contrôle des fixations, rien de spécial,
tout semblait en ordre et pourtant il me semblait que le flottement du guidon
allait en s’accentuant.
Pneus et chambre à air étant neufs j’ai néanmoins fait
effectuer leur démontage et remontage.
Puis un jour, alors que j’effectuais le passage sur un de
ces nombreux ralentisseurs qui parsèment les rues de Ternate, j’ai eu
l’impression que mes fesses se dérobaient sous moi. J’avais comme le
postérieur qui se baladait de gauche ou droite et de droite à gauche, comme
vous voulez et ceci toujours à petite vitesse, la sensation disparaissant à
grande vitesse. Bien entendu, je compensais ces départs de la roue arrière avec
le guidon.
La roue arrière, il se passe quelque chose avec ma roue
arrière.
Quoi ma roue, mais qu’est-ce qu’elle a ma roue ?
Contrôle visuel, les écrous, la pression d’air… rien.
Pourtant, lorsque je tente de faire bouger la roue… celle-ci boooouge ! Les rayons ? Un passage sur les rayons avec un tournevis me fait pressentir qu’il semblerait qu’il y ait un petit problème à ce niveau. Cela fait cling, cling, cling, cling et tout à coup clung. En fait quatre rayons sont cassés et tous pratiquement au même endroit, ce qui fait que ma roue arrière n’est plus alignée.
Il me faut maintenant trouver un ‘’spécialiste’’.
J’interroge mon vulcaniseur préféré, celui qui répare les petits trous dans les chambres à air et il me répond : « Moi je ne sais pas faire, mais il y a un spécialiste à côté de la station d’essence ‘’Jetti’’.
Retour à la maison, je démonte la roue arrière, en profite pour faire un peu de nettoyage dans les parties généralement peu accessibles et je prends un tricycle avec ma roue sous le bras. Direction Jetti distant d’un petit kilomètre. Cinq minutes plus tard et délesté de quinze pesos, le prix du transport de la roue et de ma modeste personne, je me trouve devant le spécialiste.
Il est en plein
travail d’alignement d’une roue de mini vélo.
Qu’à cela ne tienne, il abandonne immédiatement la roue du vélo et prends en charge la roue de ma motocyclette, je dois apparaitre comme un client plus sérieux que le gamin qui a apporté sa bicyclette.
Qu’à cela ne tienne, il abandonne immédiatement la roue du vélo et prends en charge la roue de ma motocyclette, je dois apparaitre comme un client plus sérieux que le gamin qui a apporté sa bicyclette.
Mon pneu est dégonflé et mis sur un support qui n’est autre
qu’une vieille jante d’automobile. Quelques coups de pieds de mon spécialiste
qui monte également un peu sur ma roue, puis il va chercher ses démontes pneus
et commence l’opération qui consiste à séparer pneu, chambre à air et jante. Il
y va fort et je suis quelque peu inquiet pour la chambre à air.
Il installe la jante sur son appareil, appareil qui ne fait
pas sérieux ; de vieux pédaliers qui servent de socle, des tubes soudés
ici et là, des vis pour les ajustements, semble vraiment pas très sérieux tout
cela !
Et pourtant, j’aurai l’occasion de constater que cela fonctionne… entre les mains du spécialiste tout du moins.
Et pourtant, j’aurai l’occasion de constater que cela fonctionne… entre les mains du spécialiste tout du moins.
Il retire les rayons qui sont cassés, me les montre et le
patron de la boutique de pièces détachées lui apporte les remplaçants. Quatre
rayons neufs que le spécialiste installe sur la jante. Ah, un cinquième est
nécessaire, il ne tenait plus que par la corrosion semble-t-il et il n’a pas
résisté aux tests du spécialiste.
Les rayons sont mis en place, l’on fait tourner la roue et
là commence le véritable travail. Ajuster tous les rayons afin que la roue soit
parfaitement alignée. Il travaille à une vitesse stupéfiante notre spécialiste,
vissant ici, dévissant là, ajustant, tournant la roue ; un petit poil de
plus sur cette portion, un chouia sur cette autre et après cinq minutes d’un
ballet incessant de ses clés spéciales… la roue semble parfaitement alignée.
Chapeau Monsieur le spécialiste, tu connais ton boulot.
Mise en place de la protection contre les têtes de rayons, puis
le pneu, la chambre à air insérée dans ce dernier, on triture un peu, pose sur
la jante à l’aide des démontes pneus et il ne reste plus qu’à gonfler.
Mise en route du compresseur, un peu de pschitt-pschitt et me voilà avec une roue parfaitement alignée. Il ne me reste qu’à la remonter sur la motocyclette.
Mise en route du compresseur, un peu de pschitt-pschitt et me voilà avec une roue parfaitement alignée. Il ne me reste qu’à la remonter sur la motocyclette.
Le prix, dérisoire, pour moi tout du moins… cent soixante
pesos, je donne deux cent, il a bien mérité son pourboire le spécialiste.
Étonnant ce savoir faire et cette ingéniosité du Philippin dans certains
secteurs d’activité !
Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.
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j'ai déja eu l'occasion d'en voir de ces magiciens au bord des routes ..... le systeme D et une ingéniosité sans limites ou presque ..... de vrais artistes ..... quand il s'agit de mécanique :) malheureusement on ne peut pas en dire autant des "plombiers" et autres "électriciens " .... bonne journée ....
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