mardi 16 août 2016

DES PIRATES PHILIPPINS ... EN CHINE !

Si l’histoire nous enseigne que les pirates chinois sont venus à différentes époques ravager les côtes philippines, l’histoire des pirates philippins qui attaquaient les côtes sud de la Chine est moins connue.

Bien avant l’arrivée du colonisateur espagnol, les îles commerçaient avec les Japonais, les Indonésiens, les Chinois, les Indiens et même les arabes. 


Si nous sommes bien documentés sur le fait que des marchands chinois venaient régulièrement commercer sur les côtes philippines, ceci des centaines d’année avant l’arrivée de Magellan, le fait que ce sont des bateaux originaires des îles de l’archipel qui ont atteint les rives chinoises en premier est souvent oublié. 

Donc les premiers échanges se sont faits dans le sens Philippines-Chine et ce avant l’an mille.
Cela était possible du fait de l’utilisation de navires en bois qui avaient la possibilité d’affronter la haute mer, les « Balangays ». 

Des bateaux « Balangays » ont été retrouvés à la fin des années soixante-dix à Butuan, une ville de la province d’Agusan Del Norte et située sur la grande île du Sud de l’archipel, Mindanao. 


Neuf « Balangays » ont été trouvés par accident, par des chercheurs d’or qui creusaient dans un ancien bras de rivière asséché.
Trois des neuf bateaux ont été dégagés par le Musée National Philippin et sont désormais préservés. Le premier Balangay ou ‘’Butuan Boat one’’, découvert en 1976, se trouve actuellement dans le Musée de Butuan à Libertad. Il a été daté au carbone 14 de l’an 320. 

Le Butuan Boat two est installé dans le Hall du Musée Maritime de Manille ; il a été daté de l’an 1250. Le Butuan Boat five (mais troisième récupéré), découvert en 1986 à Bancasi, daté de 1215, se trouve au Musée Régional de Butuan où il est en restauration.

Si les plus anciens de ces bateaux mesuraient entre douze et quinze mètres, les plus grands et plus récents atteignaient, voire dépassaient les vingt-cinq mètres de long. Par comparaison, les Caraques (Nao en portugais) de Christophe Colomb et de Ferdinand de Magellan faisaient de l’ordre de vingt-six mètres.


J’aurais l’occasion de revenir sur ces ‘’Balangay’’ qui sont une preuve du savoir faire philippin dans la construction navale et qui va très certainement permettre de redéfinir quelque peu l’histoire pré-coloniale de l’archipel.

Ce qui n’était jusqu’à maintenant qu’une théorie, devient une quasi certitude ; la ville de Butuan était un centre de commerce important et les marins locaux naviguaient sur les mers alentours et certainement bien au-delà.

Et voguer ils l’ont fait.
Selon les archives de l’histoire Sung, la Cour Impériale de la Dynastie Sung reçue un envoyé de P’u-tuan (Butuan) en 1001 de notre ère. P’u-tuan, un royaume que les Chinois décrivent comme une contrée Hindou, une monarchie bouddhiste dirigée par un certain Ch’i-ling (Rajah Kiling).    

Deux ans plus tard, Kiling envoya deux ambassadeurs nommés Liyihan et Jiaminan.
Ces deux ambassadeurs avaient pour charge de négocier l’autorisation de commercer directement avec les Sung (ou Song dynastie du Sud), sans passer par des intermédiaires qui se trouvaient alors dans ce qui est de nos jours le Cambodge (Champa à l’époque).



Si dans un premier temps les Sung refusent la proposition de Kiling, cette dernière sera finalement acceptée en 1011, après de nouvelles négociations avec l’envoyé du Rajah de l’époque, Rajah Sri Bata Shaja. Cet envoyé se nommait Likan-hsieh et il apportait à l’Empereur de Chine des cadeaux exotiques : une tablette d’or gravée, du camphre, des épices des Moluques et un esclave originaire de la Mer du Sud.

Impressionné par les présents, plus particulièrement par les épices qu’ils pensaient ne pouvoir provenir que d’Arabie, les Sung acceptèrent d’élever le statut de Butuan au même rang que celui du Cambodge.

Désormais les marchandises de Butuan pouvaient arriver directement en Chine, sans avoir à transiter par le Cambodge.

Cependant, les relations entre les Chinois et les Philippins des temps pré-coloniaux n’étaient pas toujours aussi roses.

Quelques dizaines d’années après avoir établi des liens de commerce directs avec le royaume de Butuan, les Chinois eurent à faire face à un autre groupe Ethnolinguistique de l’archipel. Cette fois-ci en des termes nettement plus hostiles. 

Toujours selon les archives chinoises, des centaines de pirates de la tribu des « P’i-she-ya » dévastèrent les côtes de la province du Fujian en 1172 (ou 1174 selon d’autres références), pillant tout sur leur passage dans plusieurs villages. Les raids vont ainsi durer régulièrement pendant plusieurs années.


Les historiens chinois décrivent ces prédateurs à la peau sombre comme des barbares au langage incompréhensible et qui convoitaient principalement tous les objets et ustensiles qui étaient en fer.

Voici un récit datant du 12ème siècle qui parle de ces premiers pirates des Visayas qui auraient attaqué ce qui est de nos jours la partie Sud de l’île de Taïwan.

« Non loin de là se trouve le pays des hommes de P’i-she-ya (Visayas).
Leur langage est totalement incompréhensible, ils sont nus et vivent une vie si primitive qu’ils semblent à peine humains. Un jour, durant le règne de Ch’un-lui (1174-89), un chef de cette ethnie à la tête de plusieurs centaines d’hommes arrivèrent à Shui-ao, Wei-t-ou et plusieurs autres villages de Ch’uan-chou où ils commirent pillages et carnages ».

« Ils montrent une adoration pour tout ce qui est métal ; vaisselle en fer, cuillères, mais également les baguettes. Les gens qui essaient de leur échapper en refermant la porte de leur maison derrière eux verront les poignées et accessoires en fer disparaître. Si vous leur lancez une cuillère ou des baguettes (chopsticks) ils vont s’arrêter pour les ramasser. S’ils voient des cavaliers en armures, ils vont foncer vers eux et leur enlever de force ces armures, ne montrant aucun remord quand parfois des têtes sont quelque peu ‘’élaguées’’ à droite comme à gauche ».


« Au combat, ils emploient des javelots auxquels se trouve attachée une corde de près de trente mètres ; ceci de façon à ne jamais perdre la tête de lance en fer ».

« Ils ne possèdent pas de bateau à voile, mais fabriquent de petits radeaux de bambou. En cas de danger, ils portent ces radeaux sur leurs épaules, rejoignent la mer et s’enfuient à la rame ».

Bien qu’il y ait eu débat sur l’ethnicité de ces ‘’P’i-she-ya (certains argumentant qu’ils auraient pu être de Formose), il semble bien que les descriptions qui sont faites dans les archives chinoises pointent en direction des Visayas. Un Sinologue Français, Terrien de Lacouperie, fût le premier à lier directement les ‘’Pi-She-ya’’ au Visayas, ceci dans ses écrits de 1887 ; huit volumes intitulés « Le langage des Chinois avant les Chinois ».

De même, selon l’historien Efren Isanora, les Visayans (habitants des Visayas), intrépides, tatoués des pieds à la tête, vaillants marins, connus pour faire des raids bien au-delà de leur territoire, correspondent parfaitement à la description faite dans les documents chinois.


Le but de ces raids, en plus de ramener des esclaves et du butin, était la recherche d’une ressource de grande valeur et que les Chinois possédaient alors en abondance, le fer. 

À tous une excellente journée.
À Ternate il est 12 h 30, la température de 30º C, le temps est couvert et le vent assez fort, 12 KT en provenance de l'Ouest.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.


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