vendredi 27 mai 2016

AVEZ - VOUS ... UN PLAN ?

Avez-vous un plan, un bon plan ?

Souvenez vous de qui s’est passé durant les printemps arabes, souvenez vous des émeutes en Égypte, de la crise (devrais-je dire la guerre ?) en Ukraine, plus récemment de la situation au Yemen ! Mais également des troubles dans de nombreux pays africains, entre autres Centre-Afrique, Nigéria, Soudan, Mali, Kenya ; les guerres au Moyen-Orient et même en Asie du Sud-est, non loin de chez nous, la bataille des chemises de couleurs en Thaïlande…


En remontant dans le temps l’on peut citer l’éviction des Français d’Indochine, les massacres en Indonésie en 1965 et 1968, l’arrivée des Khmères rouges au pouvoir au Cambodge en 1975, la prise du Sud Vietnam par les troupes d’Oh Chi Minh, également en 1975. Mais aussi les émeutes en Côte d’Ivoire et les violences exercées à l’encontre des ressortissants étrangers, principalement Français, souvenez-vous de Kolwezi !

Et ma liste est loin d’être exhaustive ; je ne vous ai pas parlé des crises en Amérique centrale et du sud, de Sumgaït, de la chasse aux blancs en Afrique du Sud, du Sri Lanka, du Rwanda et j’en passe.

Vous devez vous demander où je veux en venir ?

Ces événements que je viens de citer doivent faire les choses claires pour les ‘’expatriés ou émigrés que nous sommes’’ : « Peu importe le pays dans lequel vous vivez ; Si vous vivez dans un pays qui n’est pas votre patrie, un pays dont vous ne possédez pas la nationalité, vous devez songer à avoir un plan de sortie au cas où la situation se dégraderait fortement ». Qu’allez-vous faire ou qu’avez-vous prévu de faire si les choses venaient à dégénérer dans le pays où vous avez décidé de vivre, dans le pays où vous avez construit votre vie ?


Est-ce que les événements qui se sont produits en Indonésie, au Congo Kim, en Côte d’Ivoire, en Égypte et dans une moindre mesure en Ukraine pourraient se produire aux Philippines ? J’aurais tendance à dire non. 

Pourquoi ? Parce que des démonstrations massives dans les rues de Manille et de quelques autres grandes villes des Philippines, nous avons déjà connu et ce par deux fois. La première fois c’était en 1986, la révolte d’EDSA, quand une partie du ‘’peuple’’ souhaitait le départ de Marcos, soit disant suite à des élections truquées.
Contestation commencée en 1983 (Assassinat de Benigno Aquino) et qui atteindra son apogée du 22 au 25 février 1986.

En fait les choses sont un peu plus compliquées, mais n’entrons pas dans les détails ; soulignons toutefois que c’est l’époque pendant laquelle les USA se débarrassent des dictateurs mis en place par  leurs soins (entre autres le Shah d’Iran, Noriega au Panama et donc Marcos). Ce dernier sera forcé à l’exile et Cory Aquino (la mère de l’actuel Président) sera élue Présidente de la République des Philippines.


Petites remarques :

Les démonstrations d’EDSA ne regroupaient qu’un maximum de deux millions de manifestants sur une population totale estimée à l’époque à soixante millions. Deuxième remarque, qui était derrière Cory Aquino ? Le général Ramos, l’armée ayant lâché Marcos. Et aux Philippines, pour gouverner il faut avoir l’armée avec soit ! Ramos deviendra Président de 1992 à 1998.

La deuxième fois que nous avons connu des manifestations de masse c’est à l’occasion d’EDSA II.

Une protestation politique pacifique de masse de quatre jours qui a abouti au renversement du Président élu Joseph Estrada et à son remplacement par la Vice Présidente Gloria Arroyo. En fait ni plus ni moins qu’un coup d’état orchestré par la Vice-présidente, le général en chef des Armées Angelo Reyes (qui se suicidera le 26 mars 2010 alors qu’il était sous le coup d’accusations de corruption massive), le chef de la Police Panfilo Lacson, de l’archevêque Sin, de l’ancienne Présidente Cory Aquino et du Général et ancien Président Fidel Ramos.


En 2008 la Présidente de la Cour Suprême de Justice confirmera que la Révolution EDSA II a violé la Constitution de 1987. Toujours en 2008, l’église Catholique, qui avait joué un rôle important dans cette ‘’Révolution’’, fera également son mea culpa. EDSA II a eu pour effet de mettre au pouvoir celle qui sera considérée par les médias comme « le Chef d’État le plus corrompu au monde ». 

En mars 2008, Joseph Estrada a désigné Lucio Tan, Jaime Sin, Fidel Ramos, Luis Singson et les clans Ayala et Lopez, comme les Co-conspirateurs de la Révolution EDSA II.
Comme nous pouvons le constater les Révolutions Philippines sont généralement relativement pacifiques.

Maintenant il faut tout de même savoir qu’il existe une frange de la population profondément anti-américaine et que des manifestations, parfois violentes, ont lieu plus ou moins régulièrement à Manille.


Les élections du 9 mai dernier ont mis au pouvoir un homme qui n’est pas du sérail et cela ne va certainement pas plaire à tout le monde. Petit aparté : je constate que le peuple philippin est moins abruti que le peuple français. Les Philippins n’organisent pas des ‘’Nuits debout’’ qui ne font guère avancer les choses,  ils profitent de la chance du vote pour essayer de faire bouger, en fait ils le bousculent, le système en place. Vont-ils réussir à le renverser ou tout du moins à l’évincer du pouvoir ?

Le Président nouvellement élu va-t-il pouvoir mettre en place les méthodes de gouvernement annoncées dans son programme ? Va-t-il réellement pouvoir lutter contre la corruption galopante qui règne dans ce pays ?

Ne va-t-il pas se heurter à ceux qui profitent à fond du système ? Et comme ce sont ces derniers qui ont le pouvoir de l’argent, le nerf de la guerre…

Mettre en place à la tête du pays un homme comme Roberto Duterte, c’est le risque de  mise à mort du système féodal qui perdure aux Philippines depuis des décennies. Cela risque de ne pas se passer sans quelques heurts, certains ont beaucoup, trop à perdre pour le laisser faire.


Imaginons que par des moyens plus ou moins légaux l’opposition d’aujourd’hui, celle qui semble vouée à être dépossédée du pouvoir et donc de l’argent qui va avec, arrive à destituer ce nouveau Président, voire à le faire éliminer par des moyens beaucoup plus radicaux. Comment risque de réagir le peuple ?

Ce peuple qui compte sur Duterte pour qu’enfin quelque chose change pour lui, pour qu’il puisse enfin bénéficier de la bonne santé économique de l’archipel et qu’une partie de la richesse que génère le pays lui revienne enfin.

Donc si les choses tournaient mal, si le pays se retrouvait à feu et à sang, avez-vous prévu une porte de sortie ?

N’oubliez pas que les Philippines sont un archipel, sans frontière terrestre avec un autre pays ! Sauf à être un poisson ou un oiseau, les seules portes de sorties sont les ports et aéroports.
Comment rejoindre ces ports et aéroports si vous résidez en province ? L’archipel est très étalé et rejoindre le ou les ports et aéroports choisis pour l’évacuation des étrangers peut se révéler problématique. Y avez-vous songé ?


Si le point de ralliement se situe à Manille et que vous habitez Mindanao ou les Visayas, que les moyens de transports intérieurs sont interrompus, pas de bus, de ferrys ou d’avions, comment gagnerez-vous ce point de ralliement ?

Les ambassades ont généralement des plans d’évacuation préparés à l’avance. Le pays est divisé en régions ou îlots et chaque îlot a son chef qui va organiser le rassemblement en un point prédéterminé. Mais comment le chef d’îlot va-t-il pouvoir contacter les personnes qui sont sous sa responsabilité si les communications, si les systèmes de télécommunications sont coupés ? Qui, parmi les civils, est équipé de radios VHF, voire HF ?

Supposons, mais ceci n’est que le fruit de mon imagination fertile, que le Président élu, le Président Roberto Duterte, soit destitué par un ‘’coup’’, voire assassiné. Comment va réagir le peuple, ce petit peuple qui l’a porté à la fonction suprême, ce petit peuple qui attend beaucoup de lui pour le sortir de la misère ?

La réaction risquerait d’être assez violente !


Et comme ici il y a au moins une arme, souvent de guerre, dans chaque famille…

Donc nous risquerions d’avoir, d’un côté un peuple plus ou moins armé et de l’autre les oligarques locaux qui possèdent tous leurs armées privées. Armées qui peuvent compter de quelques centaines à quelques milliers d’hommes, souvent d’anciens militaires et policiers.  Le NPA ou New People Army, le bras armé du Parti Communiste Philippin pourrait être tenté de rallier le peuple à sa cause. Comment pourraient réagir l’armée et la Police, de quel côté se rangeraient-elles ? 

Les mouvements indépendantistes du sud du pays n’en profiteraient-ils pas pour essayer de tirer leurs épingles du jeu, ajoutant un peu plus à l’état insurrectionnel qui pourrait alors régner sur l’archipel ?

Supposons maintenant qu’une rumeur courre comme quoi une puissance étrangère serait impliquée dans l’éviction de Président nouvellement élu, au hasard les USA ; nous risquerions alors d’assister à une chasse aux sorcières, une chasse au ‘’Kano’’ et comme nous sommes ici tous des Kanos !


Le risque est faible, très faible même que nous en arrivions à être obligés de quitter précipitamment le pays aux 7.107 îles, mais même très faible le risque existe. J’irais même jusqu’à dire que ce scénario est moins probable qu’une confrontation dans l’archipel des Spraley’s entre Américains, leurs alliés et la Chine. Confrontation qui pourrait également nous obliger à une exfiltration dans l’urgence.

Néanmoins, et même si le pourcentage de chance que la situation dégénère à un point tel que nous soyons dans l’obligation de nous enfuir en catastrophe est très faible, je vous repose la question : « Avez-vous un plan ? »

Les ports et les aéroports sont fermés, les routes parcourues et barrées par des bandes armées, aucun chemin n’est sûr, avez-vous un plan afin de sortir du pays et de mettre votre famille à l’abri ?

Je vous donne quelques pistes : un ballon à air chaud, mais attention aux vents ; un dirigeable, à la condition de savoir le diriger ; un ULM, un petit deux places si la famille n’est pas trop grande, mais encore faut-il avoir un minimum de connaissances ; un voilier, une ‘’Bangka’’, un canoë, un kayak. Pour ceux du Sud de Mindanao Bornéo n’est pas si loin, et pour ceux qui se situent au Nord de Luzon il y a Taïwan.



Souhaitons, pour tous les expatriés et émigrés que nous sommes, que ces choses n’arrivent jamais et qu’elles demeurent à jamais le fruit de mon imagination fertile.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.


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3 commentaires:

  1. Partir, et laisser la famille derrière moi? Car si je suis belge ainsi que ma fille, ma femme ne l'est pas, son fils encore moins ...Non, je reste.

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  2. Il aura probablement beaucoup de mal a gouverner car 62% des Philippins n'ont pas vote pour lui et la vice presidente n'est pas de son cote. Il commence a s'aliener les medias. Dans un an, il est mure pour une procedure de destitution.

    Francois

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