mardi 11 septembre 2012

VIVRE SIMPLE ... AUX PHILIPPINES !


Gentleman Farmer, une vie simple aux Philippines

Vous vous souvenez de Jerry, cet Américain qui vit du côté de Gingood, dans la province du Misamis oriental sur la grande île de Mindanao ?

Oui, celui qui va s’embourber avec son 4 x 4 dans les chemins de montagnes, le Jerry de la petite soixantaine, marié avec Belle et qui est avec nous depuis octobre 2009.


A deux reprises, en 2007 et 2008, il a effectué deux séjours aux Philippines et a commencé à faire construire une maison pour sa belle.

Ayant loué un terrain au gouvernement, alors qu’il se trouvait encore aux Etats-Unis il a dessiné les plans de la maison, à partir de ses souvenirs et avec une ou deux photos et … je vais vous raconter l’histoire.

La maison qu’il a fait construire se situe en dehors de la ville, à une dizaine de minutes de marche du Barangay  Hall et il faut compter cinq minutes de plus, toujours à pied, pour trouver la plus proche école.
La maison est posée sur un terrain de 500 mètres carrés situé le long de la baie de Gingoog, à environ une quarantaine de mètres de la route et à marée haute le terrain est cerné par l’eau sur trois côtés.

A marée basse pas d’eau en vue et il faut faire quarante à cinquante mètres au milieu des mangroves pour atteindre le rivage. De là, les pieds dans l’eau, il est possible de voir à l’Ouest une chaîne de montagnes et lorsque le temps le permet, à une cinquantaine de kilomètres dans le Nord-nord-est, les sommets de l’île de Caminguin.

Superbe vue par temps clair.


Retour à la maison.
C’est une maison qui, comme la majorité des maisons aux Philippines, est faite de parpaings de ciment et dont le toit est recouvert de tôles ondulées ; toit qui n’était pas encore peint à l’époque de cette histoire.

Le tracé est simple, dix mètres par quinze, un rectangle de cent cinquante mètres carrés qui comprend sept pièces. Une cuisine, un living room, deux salles d’eau (CR pour Confort Room, bien qu’en général il n’y ait aucun confort), une sorte de garde-robes, trois chambres et une petite pièce qui sert pour le rangement.

L’ami Jerry a effectué de nombreux changements dans cette maison depuis qu’il s’est posé définitivement ici. Les plans longuement et minutieusement élaborés dans sa lointaine contrée ont amené à une construction qui s’est avérée non fonctionnelle.

La dure réalité de la vie à la ‘’Pinoy’’.
La cuisson des aliments se passe la plupart du temps à l’extérieur, dans ce que l’on nomme ici une ‘’dirty kitchen’’, une sorte de cuisine d’été si vous préférez, sauf qu’ici l’été dure douze mois. Le lavage du linge s’effectue également à l’extérieur, au back, à l’arrière de la maison.



Dans la construction initiale une porte d’entrée et une porte annexe étaient toutes deux situées sur le devant de la maison. Le lavage et la cuisine se passent à l’arrière de cette même maison !

Pas assez d’ouvertures et des fenêtres trop petites rendaient la vie particulièrement difficile du fait de la forte chaleur ambiante ; pas de circulation d’air dans le ‘’Home Sweet Home’’ de Jerry, de plus il avait oublié de tenir compte des vents locaux pour la ventilation.

Donc notre ami a commencé, en fonction de la dure réalité, a apporté quelques subtiles modifications à l’agencement intérieur initial.
Au départ il n’avait que deux chambres et deux pièces qui servaient de garde-robes.
Il avait sa chambre et la seconde était pour … toute personne qui viendrait passer quelques jours à le visiter.

Oui, mais c’était sans compter avec la famille  philippine de ma femme.
Un oncle, quatre neveux et nièces, une ‘’maid’’, tout ce beau monde en permanence à loger (et nourrir) dans la maison. La ‘’maid’’ dormait donc avec les quatre enfants dans une des chambres et lui-même et son épouse dans ‘’sa chambre’’. L’oncle se contentant d’une cabane qu’il avait érigée dans le jardin.


La chambre des enfants, qui ne disposait que d’une petite fenêtre, était intenable. Malgré un ventilateur fonctionnant en permanence, la température, même la nuit, descendait rarement en dessous des 30 º C. Je vous laisse deviner ce que cela pouvait être durant les heures les plus chaudes de la journée.

Donc l’ami Jerry a commencer à sérieusement modifier l’agencement de sa demeure.
L’ancien living-room a été transformé en deux chambres, une pour les garçons, la seconde pour les filles et la maid. La porte d’entrée donne maintenant dans le nouveau living-room, la cuisine a été modifiée pour autoriser la mise en place d’une porte, ceci afin d’accéder à l’arrière de la maison sans avoir à en faire le tour.

Deux fenêtres ont été ajoutées en tenant compte des vents dominants, celles existantes ont été agrandies ; ce qui a permis d’améliorer sensiblement la ventilation des pièces.


Le coin cuisine qui était immense a été rétréci, une séparation d’avec le living room, sous forme d’un table-top, a été installée, etc. La demeure de Jerry est maintenant nettement plus fonctionnelle et adaptée à la vie simple aux Philippines.

Les travaux, sous la direction de Jerry, ont été effectués par le père de Belle, l’oncle et un aide ; deux semaines de travaux ont été nécessaires. Jerry a fourni les matériaux, la nourriture et le Tanduay

Bon, laissons maintenant Jerry à ses travaux, car il n’a pas fini.

Il est en ce moment en train de cimenter l’arrière de la maison.
Les coins cuisine et lavage devront encore être couverts avant que de devenir opérationnels.
Un poulailler, le coin des cochons, le système d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales, mise en place d’une pompe électrique pour l’eau courante, toute la plomberie, un peu d’électricité, le jardin … il en a du travail pour les longs mois d’hiver notre ami Jerry.
J’allais oublier, il doit également clôturer son terrain.


Les points sur lesquels je souhaite attirer votre attention dans ce petit post :

Premièrement le choix du lieu, l’endroit, le terrain sur lequel vous allez faire construire.

Il m’inquiète un peu le Jerry avec sa maison entourée sur trois côtés par la mer, à marée haute me direz-vous … mais tout de même.
A-t-il déjà entendu parler de Tsunami ?

Si vous souhaitez faire construire, compte tenu des conditions climatiques et des spécificités du pays, un certain nombre de précautions sont à prendre.
Les zones inondables, les zones ou les glissements de terrains peuvent survenir, les abords des rivières, en aval des barrages, les bords de mer, etc.

Même si Mindanao se situe sous des latitudes où les typhons ne sévissent pas, souvenez-vous de ‘’Sendong’’ en décembre 2011 !


Ne pas oublier les tremblements de terre. Les zones où se situent des failles, les endroits qui sont le plus susceptibles de ‘’bouger’’, sont peut-être à éviter.
N’oublions pas les volcans, ils doivent être de l’ordre d’une vingtaine en activité, ceux qui sommeillent sont des centaines.

Deuxième point, si vous souhaitez faire construire … ne le faites pas à distance, ce n’est pas à 10.000 kilomètres de là que vous allez pouvoir diriger les travaux. Vous pouvez tirer des plans sur la comète, préparer vos dessins, mettre vos idées noire sur blanc, mais attendez-d’être sur place pour débuter les travaux.

Vous pourrez ainsi contrôler, mais également modifier vos plans au fur et à mesure de l’avancement des travaux.



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