dimanche 2 octobre 2011

ADAPTATION ... AJUSTEMENTS !


COMMENT VOUS ÊTES-VOUS …  AJUSTÉ ?


Cela fait maintenant … combien au fait ?
Un an, deux, trois, cinq, dix ans que vous vivez aux Philippines ?

Voyons voir comment vous vous êtes ajusté !

L’adaptation complète peut-être pas encore, peut-être jamais, mais vos ajustements à la vie philippine, vos ajustements à la vie de tous les jours ? Regardons cela d’un peu plus près.

Si vous me suivez sur mes petits blogs depuis un certain temps, vous savez que vivre aux Philippines requiert de notre part, nous les ‘’Kanos’’, ‘’les expats’, les ‘’foreigners’’, un minimum d’ajustements.

Nous sommes loin ici  de retrouver les mêmes choses, les mêmes mentalités, les mêmes habitudes, les mêmes façons de voir et de faire les choses, que ce que nous avons connu dans une autre vie, une vie plus occidentalisée pour la plupart d’entre nous.

Avant que de totalement vous adapter à la vie aux Philippines, il y a de grandes chances pour que vous passiez par divers stades d’humeurs qui vont de la colère à la résignation, du mépris à l’indifférence, de l’indignation à l’ennui, de la rage à l’amertume …


Néanmoins, au fil du temps vous allez, sans réellement vous en apercevoir, presque sans en prendre conscience, faire les petits ajustements nécessaires qui vont grandement faciliter votre vie quotidienne au pays des 7.107 îles.

Toutes ces petites choses de la vie quotidienne qui n’apportent que des contrariétés et des désagréments vont être gommées, vous n’allez même plus les sentir, les ressentir, les voir, même ne plus les apercevoir.



Premier test, vous montez dans un taxi, indiquez au chauffeur votre destination et vous lui demandez de mettre en marche le compteur. Il vous répond que celui-ci ne fonctionne pas et donc qu’il est inutile de le mettre en route. Quelle va être votre réaction : vous ouvrez la portière que vous claquez violemment après être sorti du véhicule, vous commencez à hurler après le chauffeur en l’invectivant avec les mots les plus osés de votre vocabulaire local, vous le menacez de lui faire perdre sa licence, car vous avez des amis hauts placés … ou vous réitérez calmement et poliment votre demande de voir le compteur se mettre à fonctionner pour la course, avant que des descendre et de chercher un autre taxi s’il ne veut rien savoir ?
Il fait chaud et décidez de prendre une douche. Direction la salle de bain avec des vêtements de change, vous vous positionnez sous la pomme, vous tournez le robinet prêt à subir la fraicheur de l’eau et … rien, l’eau n’arrive pas, même pas un petit filet, nada, rien, pas même un glouglou.

Qu’elle va-t-être votre réaction ? Vous donnez des coups de pieds dans la tuyauterie en hurlant « c’est toujours la même chose à chaque fois que je veux prendre une douche », à peine rhabillé vous foncez en colère chez le propriétaire et le menacez de ne pas payer le loyer si l’eau ne revient pas dans les dix minutes, ou vous vous rendez au bureau de la coopérative d’eau locale pour faire un scandale ?

Si vous êtes avec nous depuis un certain temps, vous allez, comme nous tous, vous replier sur le plan B. Le plan B consiste à avoir une grande bassine, et quand je dis grande c’est très grande, remplie d’eau et accompagnée de son ‘’Tabo’’, l’indispensable ‘’Tabo’’. Avec le ‘’Tabo’’, qui est une sorte de petite casserole en plastique, vous allez puiser l’eau dans la bassine et vous arroser copieusement.


Le tabo, le shampoing, le tabo le savon, le tabo et le rinçage finale.
Vous avez pris votre douche, tout en restant calme.

Si vous vivez aux Philippines vous devez vous attendre à subir de nombreuses coupures d’eau, à avoir des pressions variables, parfois à ne pas avoir d’eau pendant plusieurs jours. La grande majorité des maisons individuelles ont un puits annexe, auquel est souvent adjoint une pompe électrique et un réservoir, sous pression ou fonctionnant par gravité. Ce n’est pas toujours le cas en ville où vous risquez de dépendre uniquement de la société d’eau locale.
Donc, dans chaque salle de bain, la bassine et le tabo.


Deux heures du matin, vous dormez sur vos deux oreilles, quelque chose que je ne suis jamais arrivé à faire, je dois avoir les oreilles mal placées et … le concert des chiens de la rue débute.

Vous vous levez avec la rage, rage que vous allez refiler aux cabots en les mordants ? Vous leur tirez dessus avec le fusil de votre femme, nous ne sommes pas autorisés à avoir une arme, ou vous leur lancez les pétards que vous avez préparés la veille ?

Peut-être, après avoir enfilé un pantalon, allez- vous secouer les grilles des voisins qui n’ont pas rentré leurs chiens pour la nuit ?

N’est-ce pas Pascal ? Et vous vous retrouvez avec la Police sur le pas de votre porte au petit matin.


Non, rien de tout cela, en ce qui me concerne j’ouvre le tiroir de ma table de chevet, je prends mes boules Quies que j’ajuste dans mes orifices auditifs et je me rendors, sur le côté, sur une seule oreille. Dans la matinée j’irai faire une petite visite au Capitano, notre Barangay Captain. Je me ferais accompagner d’un ‘’long neck’’ de Fundador ou d’Emperador, ces bouteilles d’alcool très prisées dans les barangays halls.

Vous décidez d’aller faire quelques courses au supermarché local et vous constatez qu’à chaque caisse il y a plus d’une dizaine de clients qui font la queue avec des caddies pleins, je ne vous dis pas comment ils sont pleins.

Ohlala (exclamation locale), il y en a du monde à faire la queue aux caisses !
Contrarié, vous pensez tout haut, en maugréant … « je reviendrai plus tard ».



Plus tard cela sera la même chose, ne vous faites pas d’illusion, il y a toujours la queue aux caisses des supermarchés et groceries.

Quand je vais dans un supermarché et que je vois une dizaine de personnes qui attendent aux caisses pour payer leurs achats, je me dis : « Ohlala (toujours une exclamation locale), je pense tout haut : « J’ai de la chance aujourd’hui, il pourrait y en avoir vingt ». En un sens, les choses ont changé, j’ai fait mon ajustement.

La conduite, en voiture ou en motocyclette, l’anarchie contrôlée, l’indiscipline totale ou la discipline à la Filipino.

En êtes-vous toujours à invectiver les autres conducteurs, à faire des tentatives d’intimidation, des doigts d’honneur, des bras d’honneur, des légions … d’horreurs ?

Vous profitez maintenant de la moindre occasion pour doubler ou dépasser, à droite à gauche ou au milieu ( !), vous forcez un peu le passage, vous révisez les règles des priorités, vous tournez sans clignotants, vous roulez de nuit tous feux éteints, tout en souriant de toutes vos dents … croyez en mon expérience, vous êtes sur la bonne voie de l’adaptation et vous êtes déjà bien ajusté.

Etes-vous devenus sourds aux ‘’Hey Joe’’, what’s ur name, aux sollicitations d’argent, aux ‘’can I borrow’’ ?

Ou … félicitations,  vous êtes sur la bonne voie ! En persévérant un peu, peut-être allez-vous arriver à l’intégration.

Ceci n’est qu’une toute petite partie des problèmes d’adaptation que vous pourriez  avoir à surmonter. Plus vite vous trouverez la façon de vous ajuster et plus tranquille, calme, reposante, douce et cool sera votre vie entre tropique du Capricorne et Equateur.

Mabuhay sur l’archipel du sourire !


Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

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